Élections

Élections municipales – Réponses des partis

Dans le cadre des élections municipales, Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM a posé quelques questions aux candidat.e.s de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Ce document présente les réponses que nous avons reçues des différents partis.

Le vote a lieu les 6 et 7 novembre.

Pour toutes les informations : https://elections.montreal.ca/fr/

Bon vote à toutes et à tous !

QUESTION 1 :Comment allez-vous protéger la santé et la qualité de vie des résident.e.s riverain.e.s des zones industrielles du quartier ? Plus précisément, quels projets (mitigations, modifications réglementaires, modifications au zonage, recours juridiques, expropriations, etc.) proposez-vous pour réduire les nuisances vécues par les personnes résidant près du port, du boulevard Notre-Dame et des secteurs industriels, au- dessous du niveau de nuisances actuel ?

Réponse de Projet Montréal (Pierre Lessard-Blais)

La position de Projet Montréal est claire depuis le début : nous sommes contre le développement de l’Est de Montréal comme en 1950, avec de l’industrie lourde et du camionnage. Les résidents de l’Est méritent beaucoup mieux.

Hier encore, le maire d’Anjou (l’allié électoral de M. Coderre) permettait à une autre entreprise de logistique de s’installer sur un terrain végétalisé de l’Est. Les deux promettent maintenant de dézoner le Golf d’Anjou pour y permettre d’autres entrepôts, stationnements et camions.

À l’inverse de cette vision du passé, l’équipe de Projet Montréal a agi dans les quatre dernières années. D’abord, nous avons soutenu la Mobilisation depuis sa création et assuré la tenue d’une consultation publique par l’OCPM dès le lendemain de notre élection : la toute première revendication de la Mob 6600 ! Depuis, nous avons suivi les recommandations de l’OCPM : nous avons entre autres mis sur pied l’Instance de concertation pour que les citoyens soient informés et participent directement dans les processus de planification du territoire.

Pendant le mandat 2017-2021, l’équipe de Projet Montréal a procédé à des changements réglementaires nécessaires, dont l’abolition du zonage qui permettait des activités de logistique lourde et la limitation de l’entreposage de conteneurs partout sur le territoire. Ces changements réglementaires auraient dû être faits avant 2017, mais éviteront, à l’avenir, un développement industriel sans balise ni contrainte en regard de l’écologie existante et désirable pour le secteur.

Réponse de Mouvement Montréal (Patricia Tulasne)

Le réchauffement climatique est une réalité dont la grille d’analyse doit s’appliquer à toutes nos décisions, y compris les décisions économiques. On ne peut plus faire du développement industriel comme on en faisait dans les années 70. Ces décisions du passé ont fait que les rives du fleuve St-Laurent sont devenues inaccessibles aux citoyens et ont accéléré la dégradation de milieux de vie autrefois agréables. Leur mise en valeur n’a jamais été considérée comme agent d’un autre type de développement économique. On peut penser à l’embellissement et au verdissement du territoire, à l’aménagement d’espaces récréatifs et culturels pour la communauté et à la préservation du caractère historique du lieu par la prise en compte et valorisation du patrimoine.

La Ville a signifié son intention de créer dans le secteur ASSLP un éco-parc industriel sans préciser les critères auxquels devront se soumettre les entreprises qui désirent s’y installer tout en disant souhaiter une cohabitation harmonieuse entre le secteur industriel et le secteur résidentiel. Il est à craindre que les nuisances associées à l’activité du secteur ne s’aggravent, alors qu’aucune mesure de mitigation n’est clairement énoncée. Alors que la Ville voit dans les terrains vacants une occasion d’industrialiser le secteur, nous pensons au contraire qu’il est important de dézonner ces terrains, d’en faire l’acquisition et de s’assurer qu’aucune industrie ne s’installe au nord de la rue Notre-Dame, Nous voulons offrir aux résidents du quartier un parc nature multi-fonctionnel qui fera barrière aux différentes nuisances industrialo-portuaires sur l’actuel site de Ray-mont logistiques et les alentours

Les mesures de mitigation pour les projets existants existent et doivent être appliquées : Zone tampons, murs anti bruits végétalisés, jardins verticaux, dépoussiereurs, électrification des camions etc… La ville devrait inclure dans ses contrats futures avec les industriels des engagements pour réduire la congestion routière, les émissions de polluants et la réduction des sources de nuisances associées aux activités productives. Nous pensons que le mieux, ce serait d’attirer des entreprises qui émettent de faibles niveaux de bruit et de polluants atmosphériques, et qui ont des orientations écologiques, que ce soit en terme de constructions de logements sociaux éco-normés, mais aussi en commerces de proximité offrant une offre alimentaire diversifiée, en projets sociaux-culturels. Mais tout développement aussi écologique qu’il soit a un impact sur la densification de la population et sur sa qualité de vie. Si nous sommes élus, notre priorité sera de s’asseoir avec un comité citoyen afin de déterminer quels projets seraient le lus appropriés pour ce secteur.

Réponse de Ensemble Montréal (Karine Boivin-Roy)

Il est vrai que plusieurs secteurs de l’arrondissement, et principalement dans MaisonneuveLongue-Pointe dont les activités industrielles enclavent carrément des milieux de vie. Il n’y a pas que Maisonneuve-Longue-Pointe dans le district d’Hochelaga, l’usine l’Allemand est reconnue pour ces odeurs.
Je crois que chaque situation requiert sa solution propre. Que ce soit la proximité du Port ou la proximité de l’autoroute Notre-Dame, il n’y a pas de solution uniforme. Que ce soit, le bruit, la poussière, encore là, aucune mesure uniforme n’est possible.

Il faut travailler avec les industries, les services de la ville et les citoyens pour trouver des mesures de mitigations.

Réponse de Action Montréal (Robert Sévigny)

N’a pas répondu

QUESTION 2 : Quelle est votre position sur le projet de plateforme intermodale de Ray-Mont Logistiques ? Quelles actions vous engagez-vous à entreprendre pour protéger les résident.e.s de MHM des nuisances annoncées par le promoteur ? De plus, quels mécanismes prévoyez-vous mettre en place pour assurer le respect des seuils de bruit par les différents projets industriels du secteur ASLP et pour faciliter la communication et le traitement des plaintes des citoyen.ne.s ?

Réponse de Projet Montréal (Pierre Lessard-Blais)

Denis Coderre et son équipe locale, qui reviennent encore une fois essayer de se faire élire, prônent le retour de leur projet de Cité de la Logistique dans le secteur Assomption Sud, lequel avait favorisé l’implantation de l’entreprise Ray-Mont Logistiques. On peut le lire noir sur blanc dans le livre de M. Coderre, à la page 292, si l’envie vous prend d’aller confirmer l’information.

Depuis quatre ans, nous sommes transparents avec vous : l’entreprise a gagné son procès contre la Ville engagé sous l’administration précédente, mais que nous avions porté en appel en 2019 pour se battre jusqu’au bout. Elle peut donc développer son projet de plein droit sur le terrain grâce au zonage de l’époque, datant de 2017. Nous sommes donc pris avec le projet que vous connaissez, un héritage de la Cité de la Logistique.

Tout le travail que nous réalisons ensemble dans l’Instance de concertation, aussi imparfaite soit-elle, sert à jeter les bases d’un nouveau développement de ce territoire, qui incluera cette fois la préservation et la mise en valeur d’espaces verts.

Réponse de Mouvement Montréal (Patricia Tulasne)

Le dossier de Ray-Mont Logistiques est d’autant plus choquant que si les élus des précédentes administrations avaient eu ne serait-ce qu’un minimum de vision et avaient dézonné le secteur avant 2016, nous n’en serions pas là aujourd’hui. Jamais un projet comme celui-ci n’aurait vu le jour à Outremont ou à Westmount. Notre priorité dans ce dossier est d’obtenir du gouvernement un BAPE afin d’étudier en profondeur les impacts négatifs de ce projet sur la vie des résidents du quartier et de le bloquer. Nous considérons que ce projet est inacceptable et nous questionnons encore sur le fait que les élus des précédentes administrations aient pu y voir un bénéfice pour le quartier et n’aient pas réagi avant d’y être forcés par la mobilisation citoyenne.

Nous avons déjà écrit au Ministre Charrette à ce sujet, et nous nous engageons à insister jusqu’à ce que nous obtenions une réponse positive. Nous avons discuté avec les avocats de Charles Raymont, qui se disent en droit de continuer leurs travaux et se vantent même de l’aspect écologique de leur projet. Si nous sommes en poste, nous aurons des leviers supplémentaires pour discuter avec eux et tenter de trouver une solution à ce dossier. Expropriation, échange de terrain, relocalisation, et si c’est impossible, vu l’avancement du projet et les coûts engendrés qui s’ajouteront au prix du terrain et à la poursuite intentée contre la ville, préservation des terrains alentours et imposition de mesures de mitigation exceptionnelles

Le niveau sonore autorisé dans MHM, de par sa vocation industrielle allant de soi selon les élus, est plus élevé que n’importe où ailleurs à Montréal. Le bruit dans l’arrondissement de Mercier-Hochelaga- Maisonneuve (MHM) dépasse déjà les limites maximales recommandées par l’OMS2 . Selon une étude de bruit faite en 2014, on voit déjà que la population de MHM est sujette au bruit qui dépasse 55 dba 3 en moyenne sur 24h. C’est beaucoup trop. Le bruit a un impact important sur notre santé physique et mentale, et sur notre capacité économique. Il faut absolument remettre les limites de bruits au niveau recommandé par l’OMS. Ce sont les industries qui doivent s’adapter aux nouvelles réalités environnementales, et non pas aux citoyens de supporter ces nuisances.

Réponse de Ensemble Montréal (Karine Boivin-Roy)

C’est simple de notre côté, nous croyons que le dossier a été envenimé par l’attitude des élus de Projet Montréal dans ce dossier. Ils ont placé la ville et les citoyens dans une position de faiblesse face à l’entrepreneur,

Le comité de concertation qu’ils ont mis en place ne porte pas ses fruits en termes d’acceptabilité sociale parce qu’à l’heure actuelle, jugement de la cour en main, Charles Raymond possède toutes les autorisations nécessaires pour aller de l’avant.

La ville comme les citoyens sont à la merci de son bon vouloir, ainsi en a décidé la cour après que la ville se soit lancés dans une aventure judiciaire périlleuse pour gagner du temps

Notre position est de s’asseoir avec l’entreprise de bonne foi, ce que les élus refusent de faire à l’heure actuelle

Nous avons fait une proposition d’acheter le terrain et nous avons gardé le cap. Nous croyons que les citoyens auront plus de pouvoir sur le développement du secteur si le terrain appartient à la ville;

Charles Raymond s’est montré ouvert d’esprit à en parler et a même fixé un prix dans les médias même s’il dit que le développement de son projet demeure sa priorité pour le moment,

Nous allons ouvrir le dialogue avec une offre sur la table et nous verrons comment les choses se passent, c’est la seule issue que la ville et les citoyens ont actuellement pour que le développement de ce secteur soit socialement acceptable;

LA ville doit s’assurer du respect de la réglementation concernant les nuisances et donner les amendes requises. Il n’y a pas de raison qu’une entreprise, quelle qu’elle soit se dérobe au règlement. Advenant toutefois que des modifications soient nécessaires dans les activités pour que l’entreprise respecte la réglementation, nous l’exigerons.

Réponse de Action Montréal (Robert Sévigny)

N’a pas répondu

QUESTION 3 : Considérant son rôle de poumon vert dans un secteur parmi les plus minéralisés de Montréal, vous engagez-vous à préserver le boisé Steinberg dans son intégralité ? Vous engagez-vous à revoir les projets municipaux qui menacent sa préservation, notamment le prolongement du boulevard Assomption ?

Réponse de Projet Montréal (Pierre Lessard-Blais)

Absolument. Nous avons travaillé et continuerons à travailler pour la préservation du boisé Steinberg. Mais ce terrain n’étant pas la propriété de la Ville de Montréal, il nous faut discuter et convaincre le Ministère des Transports (MTQ) et Hydro-Québec pour atteindre l’entièreté de l’objectif. En dehors de ces discussions, nous œuvrons à connecter cet important espace vert aux autres du secteur, dont le boisé Vimont que nous avons protégé cet été, ainsi que d’autres présents ou à venir. C’est notre volonté sincère de tout mettre en œuvre pour concrétiser la vision de l’Écoparc industriel de la Grande-Prairie, telle que développée par les citoyens via l’OCPM.

Réponse de Mouvement Montréal (Patricia Tulasne)

La sauvegarde du boisé Steinberg et des terrains avoisinants fait partie de nos priorités. Cet endroit est un enjeu essentiel de notre campagne.

Les espaces verts du secteur Assomption-Sud, notamment le boisé Steinberg et la friche ferroviaire, agissent comme un poumon vert pour l’arrondissement MHM. La décontamination de ces terrains pourraient se faire en collaboration avec le Jardin Botanique qui possède déjà une expertise considérable en matière de phytoremédiation. L’arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve figure parmi les plus minéralisés et les plus pollués de la ville de Montréal: il est ainsi gravement affecté par les îlots de chaleur. De plus, l’ensemble de ses espaces verts et de ses parcs couvre à peine 7,7 % du territoire, ce qui est nettement sous les normes montréalaise et nord-américaine. La qualité de vie des résident.e.s de l’arrondissement, qui est déjà lourdement affectée par le déficit d’espaces verts et par les activités du Port de Montréal, se trouverait donc davantage diminuée par l’amputation de ces aires végétalisées. C’est pourquoi il est crucial d’en assurer la préservation, et ce le plus tôt possible, face aux menaces que représentent le MTQ, Hydro-Québec et la STM, ainsi que par le prolongement du boulevard de l’Assomption et de la boucle qui relierait ce dernier à Souligny.

Réponse de Ensemble Montréal (Karine Boivin-Roy)

Nous croyons que l’Est de Montréal doit être développé en utilisant les terrains qui sont à disposition. Nos objectifs demeurent que ce développement soit vert. Nous voulons développer une Silicon Valley verte qui fera l’envie du monde entier. Ça inclut un aménagement urbain qui inclut un maximum de verdure et de microforêt. Les projets municipaux peuvent être perfectibles et nous pouvons les revoir avec l’objectif de préserver le maximum du boisé Steinberg. Il faut trouver un juste équilibre.

Réponse de Action Montréal (Robert Sévigny)

N’a pas répondu

QUESTION 4 : Comment comptez-vous encourager l’implication et l’engagement citoyen pour faire face aux défis environnementaux et sociaux du XXIème siècle, notamment le réchauffement climatique et les injustices environnementales ?

Réponse de Projet Montréal (Pierre Lessard-Blais)

Les budgets participatifs que la Ville et l’arrondissement mettent en place sont non seulement d’excellents vecteurs de participation citoyenne, mais aussi un lieu privilégié pour concevoir et lancer des projets novateurs et visant à lutter contre les changements climatiques. Il suffit de penser à des idées au waterpark, comme réaménagement des rues et des parcs pour une meilleure gestion des eaux de pluies, ou encore à des initiatives locales favorisant le verdissement de certains secteurs. À Projet Montréal, on ne travaille pas seulement à la déminéralisation de la ville, on facilite aussi les initiatives citoyennes. Le jardin de rue Ville-Marie en est d’ailleurs un très bon exemple.

Réponse de Mouvement Montréal (Patricia Tulasne)

L’environnement faisait partie de mes préoccupations bien avant que le sujet ne vienne à la mode Déjà dans les années 1990, j’utilisais toutes les tribunes mises à ma disposition en tant que comédienne pour tenter de sensibiliser les citoyens à cet enjeu. C’est dans cette optique que je suis devenue végétarienne, puis végétalienne, convaincue que nos habitudes alimentaires avaient un impact direct sur le réchauffement de la planète. En effet l’élevage intensif contribue à lui seul à pus de 13% des émissions de GES, et à plus de 30% si on y inclut la transformation des sols et la déforestation. Il faut assurer aux citoyens une offre alimentaire diversifiée (végétarienne, végétalienne) et locale. On pourrait se doter de politiques d’achat dans les édifices publics et parapublics (écoles, hôpitaux, édifices gouvernementaux, etc.) ayant comme objectif que, d’ici à 2030 : 85 % des aliments servis soient d’origine végétale,80 % soient produits et transformés localement, 75 % proviennent d’une agriculture-agroécologique, le tout dans une approche zéro-gaspillage et zéro-déchet.

Il faut évidemment encourager les alternatives à l’utilisation de la voiture en solo, mais l’administration Plante s’y prend mal, car créer de la congestion pour tenter de décourager les automobilistes de prendre leur voiture n’est pas une solution. Il faut travailler sur le réseau de transport en commun pour faciliter les déplacements à travers la ville. Créer un réseau de minibus électriques afin d’aider les gens à planifier leurs déplacements à l’intérieur d’un même arrondissement. Ouvrir les métros (à Berlin, tout le réseau de transport en commun accepte les chiens tenus en laisse) aux propriétaires de chiens qui ne peuvent actuellement se déplacer avec leur animal de compagnie s’ils ne possèdent pas une voiture.

Enfin, il faut encourager et accompagner les initiatives citoyennes de verdissement du quartier, continuer à éduquer les citoyens sur la gestion des déchets, le compost, le gaspillage, et les encourager à réduire de toutes les façons possibles leur empreinte écologique.

Réponse de Ensemble Montréal (Karine Boivin-Roy)

Nous encourageons la participation citoyenne et nous encourageons aussi les espaces de discussions municipaux ou cette participation peut s’exprimer par exemple l’OCPM. Nous nous engageons à ce que les institutions de concertation et de participation citoyenne à l’intérieur de la ville soient des processus exemplaires du point de vue démocratique. Sur la question environnementale précisément, qui est d’une importance capitale à notre époque, je vous invite à aller voir notre plateforme qui est d’ailleurs très ambitieuse : https://ensemblemtl.org/programme/une-ville-durable-et-verte

Réponse de Action Montréal (Robert Sévigny)

N’a pas répondu

Erratum: une version précédente de cet article ne comprenait pas les réponses de Karine Boivin-Roy de Ensemble Montréal, veuillez nous en excuser.

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