Cours Upop : Du terrain vague à la Zone À Défendre
5 soirées d’université populaire autour de notre lutte!
Nous sommes très heureux.ses de faire partie de la de la programmation Hiver-printemps de UPop Montréal ! Offert gratuitement à La Livrerie, ces cours sont une belle occasion de prendre le temps de réfléchir et partager sur les enjeux qui se jouent sur notre magnifique friche à défendre!
La lutte pour la défense d’un terrain vague portée par Mobilisation 6600 parc nature MHM à Hochelaga-Maisonneuve est révélatrice de nombreux enjeux actuels. S’inscrivant dans les mouvements écologistes pour la transition socio écologique et la justice environnementale, la territorialité de ce mouvement et son objet défendu, un terrain vague, lui apportent quelques singularités. Bien que ce type d’espace soit habituellement qualifié d’abandonné, vide, sale, délabré, parfois même dangereux, pourquoi défendre un terrain vague? Que nous apprennent ces interstices urbains? Qu’est-ce qui y émerge et y vit? À quoi ce lieu à la marge s’oppose-t-il? Quels sont les possibles qui y prennent forme et par quoi sont-ils menacés?
Mardi 26 mars : (re)connaitre le terrain vague évènement facebook
Le terrain vague est aujourd’hui une expression bien connue pour décrire ces lieux en milieu urbain qui sont sans usage, en attente de développement, à l’abandon, ou en friche. Il est, depuis déjà longtemps, le lieu de prédilection pour les interventions temporaires, pour l’agriculture improvisée et plus récemment, le lieu de l’appropriation citoyenne. Ce n’est pourtant pas le terrain vague en lui-même qui intéresse, mais bien sa disponibilité : le promoteur y voit une occasion d’affaires, l’architecte, l’accomplissement du grand projet, l’activiste, le lieu de défense d’un idéal, le citoyen, une socialisation à reconstruire. Or, qu’arriverait-il si l’on s’attardait plus spécifiquement au lieu en lui-même ? Et qu’arriverait-il, surtout, si, en portant moins attention au « terrain », c’est-à-dire à cet espace délimité par l’arpenteur-géomètre et déterminé en large partie par sa disposition à être construit, notre attention était davantage portée sur le « vague », c’est-à-dire sur la relation imprécise qu’il entretient avec notre expérience de la ville ?
Séance données par Carole Lévesque.
Mardi 9 avril : Capitalisme logistique et conflits socio-environnementaux autour du terrain vague évènement facebook
L’accroissement des capacités logistiques pour le Québec constitue une priorité pour les gouvernements québécois et canadiens que l’on peut comprendre en relation avec leur idéologie de la croissance, qui se décline à partir du paradigme de la « quatrième révolution industrielle ». Ce projet s’accompagne d’innovations liées à l’IA, la science des données et les algorithmes, lesquelles sont au cœur du modèle d’affaires de l’entreprise Ray-mont Logistiques qui s’installe actuellement au terrain vague d’Hochelaga. Le modèle de capitalisme logistique souffre toutefois de certaines contradictions sur le plan socio-écologique: limites biophysiques, surveillance généralisée, précarisation du travail, etc. Ainsi, les transformations urbaines et régionales accaparées par les impératifs des grands oligopoles technologiques génèrent de nouveaux conflits socio-environnementaux autour de la privatisation, l’optimisation et la rationalisation de l’espace telles que l’exprime la lutte du terrain vague.
Séance données par Jacob Boivin et Annabelle Rivard Patoine.
Mardi 23 avril : Le terrain vague dans le prisme de l’utopie et de la dystopie évènement facebook
La BD « Résister et fleurir » est construite autour d’un cours de science politique tenu en pleine pandémie. Grâce à une étudiante, Lylou Sehili, le cours a bifurqué sur la lutte sociale au terrain vague d’Hochelaga-Maisonneuve contre cette immense plateforme de transbordement de conteneurs qu’est Ray-Mont Logistiques. Nous proposons donc une réflexion sur le point de bascule entre l’utopie et la dystopie à partir de l’exemple du terrain vague. Ensuite nous questionnerons la place de l’art dans la lutte. Les arts et les artistes sont au cœur de cette lutte: chansons, arts du cirque, spectacles de toutes sortes, arts visuels, théâtre, raves, zines, films, BD, artisanat, etc. Avec la BD Résister et fleurir, l’objectif était de contribuer à cette lutte dans la mesure de nos moyens et de nos talents.
Séance données par Jean-Félix Chénier et Yoakim Bélanger.
Mardi 7 mai : La conspiration des usages : Lutter au terrain vague évènement facebook
Cette séance propose une lecture de la mobilisation pour la défense du terrain vague d’Hochelaga comme s’inscrivant dans l’horizon d’une lutte habitante. Nous nous intéresserons aux usages, à la fois comme pratiques libres et gratuites des lieux mais aussi comme composition des modes de résistance pour réfléchir la spécificité des expériences politiques inaugurées au/par le terrain vague d’Hochelaga. Notre démarche est motivée par une série d’interrogations : de quelle résistance parle-t-on lorsqu’il est question de « Résister et fleurir » ? Quelles conflictualités et quelles formes de rationalité sont en jeu ici ? En quoi le terrain vague ouvre-t-il un territoire d’expérimentation politique ? Comment habiter les ruines du présent pour nuire davantage au triste monde qui s’annonce ? Et depuis cette position, comment penser nos défaites, et quelles victoires envisager ?
Séance données par Estelle et Sami.
Vendredi 17 mai : Visite terrain – Arpenter le terrain vague : une approche sensible pour vivre et fêter un nouveau monde évènement facebook
À travers la visite du Terrain vague nous vous invitons à découvrir un espace interstitiel (la friche, le terrain vague) dans un moment interstitiel (entre jour et nuit). Notre promenade débutera en fin d’après-midi et finira en soirée, nous permettant de vivre et sentir plusieurs ambiances. L’arpentage du terrain sera ponctué de moment d’informations et d’échanges qui permettront d’explorer les différents usages et les différentes facettes du lieu. Allant de l’accès à la nature, de l’exploration familiale par le jeu libre en passant par les raves et l’agriculture urbaine, nous allons naviguer dans cet espace créateur de communautés aux multiples usages. Nous souhaitons offrir une approche sensible de ce lieu. Pour vivre un moment collectif au terrain vague et célébrer la fin du cours, vous serez invité à partager un moment festif qui clôturera la visite.
Séance données par Charlet Brethomé et Joris Maillochon.